Transmettre notre héritage dans le meilleur état de santé possible

C’est une certaine fierté d’avoir ce peuplement classé, on parle différemment de la forêt maintenant ! On sait déjà qu’on a essaimé des enfants dans toute la France, et qu’à terme, plusieurs dizaines de milliers de plants vont pouvoir être mis à disposition. En tant qu’élu, je suis heureux de voir que d’autres territoires bénéficieront de ces graines de qualité.

En plus, ce n’est pas une contrainte. Un peuplement classé est géré comme ailleurs dans la forêt, il n’empêche pas la récolte de bois et ne coûte aucun frais à la commune qui reçoit une redevance, modeste, en fonction de la quantité de récolte effectuée.

Les cèdres de l’Atlas sont des arbres qui résistent bien à tous types d’intempéries : la preuve, ils sont toujours debout. Une chose est sûre ici : on préfère avoir du cèdre qui continue de pousser plutôt que du hêtre qui dépérit !

Malheureusement nous ne sommes pas épargnés. Comme toutes les communes, nos forêts sont attaquées par les scolytes, les chenilles… Pratiquement tous nos résineux ont dû être coupés. On voit bien que selon les essences, à la suite des sécheresses consécutives, la forêt se porte plus ou moins bien.

Cela pousse difficilement et depuis 4 ans, on observe une hausse des arbres morts et des arbres en souffrance. Pour nous, ce peuplement classé est une nécessité.

Dès 2021, nous avons souhaité anticiper au maximum le reboisement de la forêt grâce également à la plantation d’essences nouvelles comme le cyprès de l’Arizona et 6 000 autres cèdres de l’Atlas, dont les graines ont été acheminées à la Sécherie de la Joux. Ces essences, considérées comme résistantes au changement climatique, sont un investissement pour l’avenir.

C’est d’ailleurs ce qu’on essaie de faire comprendre à nos habitants et promeneurs, à travers le parcours pédagogique de 1 km traversant la forêt et mis en place il y a plusieurs années avec l’ONF. Depuis la sécheresse, plus d’une dizaine de panneaux permettent de sensibiliser aux problèmes climatiques. Et il y a encore beaucoup de choses à faire, comme la mise en place de visites guidées, par exemple.

Nous avons reçu un héritage et nous voulons le transmettre dans le meilleur état de santé possible. Parce qu’on ne maîtrise pas le climat, on espère que le choix fait avec les cyprès et les cèdres est le bon et que dans plusieurs décennies, nos parcelles accueilleront de beaux et grands arbres. Cette forêt, c’est le poumon vert de notre commune ! Nous souhaitons veiller à bien faire connaître l’importance de la forêt à nos successeurs à la mairie, pour qu'ils prennent conscience de l'enjeu et poursuivent le travail engagé sur ce peuplement classé.