Une réserve biologique intégrale en forêt communale de Lagarde d'Apt

Le 5 octobre 2018 a été inaugurée la réserve biologique intégrale de Lagarde d'Apt dans le Vaucluse, au cœur du Parc naturel régional du Luberon.

Ce projet de réserve biologique intégrale est né d'une volonté de la commune de Lagarde d'Apt, consciente de la richesse de son patrimoine naturel et désireuse de le protéger. L'ONF l'a accompagnée tout au long de ce projet longuement muri et discuté avec les partenaires, en particulier le Parc naturel régional du Luberon. Une mission d'intérêt général a été confiée par le ministère de l'écologie à l'ONF pour élaborer le plan de gestion et les études préalables. La réserve a été créée par arrêté interministériel, le 17 avril 2018. Ce classement implique de ne plus réaliser de coupes et de travaux afin de laisser les arbres en libre évolution. L'objectif est de favoriser la biodiversité liée aux forêts matures.

Un patrimoine naturel remarquable

©Serge Cadet / ONF

En bordure des Monts de Vaucluse, la forêt de Lagarde d'Apt, d'une superficie de 323 hectares, est située sur une zone de transition entre le climat montagnard favorable au hêtre et le climat méditerranéen domaine du chêne vert et du chêne pubescent. Elle abrite une biodiversité rare liée à la présence de vieux arbres. Ce site exceptionnel a été identifié comme un secteur de valeur biologique majeur par le Parc naturel régional du Luberon, en raison de son excellent état de conservation.

La réserve biologique d'une superficie de 124 hectares, abrite plus de 600 arbres remarquables par leurs dimensions ou leur grand âge. Des oiseaux comme les pics y creusent des cavités pour y nicher ou se nourrir d'insectes. Des chauves-souris, comme la Barbastelle, y trouvent refuge. Les lichens s'y accrochent et des champignons décomposent lentement le bois mort, terminant ainsi le cycle de la vie de l'arbre. Certaines larves d'insectes se nourrissent du bois mort, d'autres mangent les champignons ou se reproduisent dans les cavités.

On estime que 30 % de la faune forestière sont liés aux arbres âgés et au bois mort. 

Un laboratoire pour les naturalistes

©Serge Cadet / ONF

Depuis 2015, des spécialistes des réseaux naturalistes de l'ONF mènent des inventaires pour mieux connaitre la biodiversité de la forêt. Ils s'appuient sur des protocoles mis en œuvre dans toutes les réserves biologiques de France. L'observation des chauves-souris a permis d'identifier 12 espèces dont 5 particulièrement liées à la forêt. Une étude sur les coléoptères liés au bois a mis en évidence 108 espèces dont 18 indicatrices de la valeur biologique des forêts françaises. Les habitats et les écosystèmes de la forêt ont été cartographiés par le bureau d’études de l'ONF mettant en évidence un très bon état de conservation sur les parties les plus âgées.

L'inauguration a eu lieu le 5 octobre

©ONF

C'est une double inauguration qui a eu lieu le 5 octobre à Lagarde d'Apt : celle de la centrale photovoltaïque et celle de la réserve biologique intégrale. 

L'ONF représenté par Jérôme Guyot, responsable de l'unité territoriale du Luberon et Jeanne Dulac, responsable environnement pour les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, ont présenté cette réserve, ses enjeux et le plan de gestion qui prévoit des suivis naturalistes et des actions de préservation.

La plupart des réserves biologiques se situent dans des forêts domaniales. Rares sont les forêts communales dotées de telles mesures de protection. Pour les deux régions Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur et Occitanie, sur les 49 réserves biologiques existantes, trois seulement sont communales, dont celle de Lagarde d'Apt.