Le suivi national des petites chouettes de montagne dans la forêt de Jougne

Dans les forêts montagnardes françaises, ces deux espèces sont particulièrement remarquables :

• La Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus) se reconnaît à ses grands disques blancs autour des yeux et son regard perçant. Mesurant environ 25 cm pour un poids de 100 à 150 grammes, elle fréquente les vieilles forêts de conifères où elle trouve refuge dans les cavités naturelles.
• La Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum), encore plus petite avec ses 20 cm et son poids entre 50 et 60 grammes, elle se distingue par ses sourcils blancs et son air renfrogné. Discrète et souvent perchée en hauteur, elle est difficile à observer.

Malheureusement, ces deux espèces menacées font parties de la liste rouge nationale en France.

Afin d'évaluer l'évolution des populations, les "responsables massifs" de l'ONF et de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) effectuent chaque année des suivis rigoureux :

• Suivi par transects : Des forestiers naturalistes parcourent des itinéraires linéaires avec des points d'écoute prédéfinis, où ils enregistrent les présences et comportements des chouettes.
• Contrôle des nichoirs : Des dispositifs anti-prédateurs protègent les nichoirs installés dans la forêt. Pendant la période de reproduction, les forestiers procèdent à des tests en imitant le grattement d'un prédateur sur le tronc. Si le nichoir est occupé, la chouette sortira la tête pour identifier la menace.
• Observation par caméra perche : Une caméra sur perche de 8 mètres permet de vérifier la présence d’occupants dans les nichoirs et d'étudier leurs habitudes alimentaires. A la fin de la nidification, les nichoirs sont de nouveau contrôlés pour vérifier les proies consommées par les chouettes, puis sont vidés pour les saisons prochaines.

Le suivi des chouettes est également facilité par l’utilisation de petites balises GPS posées sur certaines d’entre elles comme les chouettes de Tengmalm. Ces données permettent de mieux comprendre leurs déplacements à court terme et d’adapter la gestion forestière en conséquence.

Une modification des comportements et de la répartition des espèces est observée depuis plusieurs années. La Chevêchette d’Europe et la Chouette hulotte ont tendance à monter en altitude, une adaptation probable aux effets du réchauffement climatique.

En poursuivant ces suivis, l’ONF et ses partenaires contribuent à une meilleure compréhension de ces espèces fragiles et participent activement à leur conservation.