Restauration d'une tourbière en forêt domaniale du Donon

La tourbière du Rond Pertuis Supérieur en forêt du Donon (Bas-Rhin) est une "tourbière active", menacée par l'érosion. Pour préserver le site, des travaux de restauration hydrauliques ont été engagés par l'Office national des forêts (ONF) grâce à des financements partenariaux.

La tourbière du Rond Pertuis Supérieur est l’un des sites de la réserve biologique dirigée des Tourbières et Rochers du Donon située en forêt domaniale du Donon (Bas-Rhin). D’une surface de 34 hectares, la réserve est constituée d’habitats rares et protégés (figurant sur la liste rouge régionale UICN) notamment les tourbières hautes, bas-marais et tourbières boisées. La tourbière, qui s’étend sur plus de 2 hectares, a la particularité d’être une tourbière active, c’est-à-dire qu’elle produit régulièrement de la tourbe. Ce milieu a la particularité d’héberger des espèces végétales remarquables telle que le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia L.), plante protégée au niveau national.

Depuis plusieurs années, le site était menacé par l’érosion. Provoquée par l’apparition de drains qui asséchaient et évacuaient une partie de la tourbe, le processus d’érosion faisait en effet évoluer le site vers un habitat dégradé. Pour préserver le site, des travaux de restauration hydraulique ont été envisagés.

Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia L.) - ©Cedric Baudran / ONF

L’agence ONF de Schirmeck a fait appel à un bureau d’études spécialisé pour réaliser un diagnostic complet du site et concevoir des solutions techniques de restauration hydraulique. L’objectif était de ralentir et d’inhiber le processus érosif et non pas de rehausser le niveau de la nappe. Il s’agissait donc de construire des ouvrages étanches à la tourbe mais pas à l’eau.

L’équipe projet a finalement opté pour l’emploi de techniques simples, avec assemblage de troncs et de branches d’épicéas coupés sur place. Plusieurs petits barrages tri-couches filtrant ont ainsi été construits et positionnés sur des emplacements précis de la tourbière. Chaque ouvrage a été qualibré en fonction du degré d’érosion constaté à son emplacement prévisionnel.

Mis en œuvre entre le 16 et le 20 novembre 2020, les travaux ont été co-financés par l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, partenaire technique et financier de l’ONF depuis les premières études d’aménagement de la réserve biologique. Un mécénat d’HSBC a permis de compléter le plan de financement du projet.

Avant et après travaux : pose de fascines qui contribuent à combler le drain et à freiner l’écoulement de l’eau, et donc l’assèchement de la tourbière.

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