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Sylviculture Métiers

Une journée avec les débardeurs par câble en forêt de Bellême

Publié le 13/05/2011
La problématique de la protection des sols forestiers s’est imposée depuis quelques années en France et l’ONF s'emploie à trouver des solutions.

Les sols en bon état sont à la base des forêts saines, à forte valeur environnementale et économique. Alors que le procédé du débardage par câble est utilisé la plupart du temps pour accéder au bois des forêts de montagne, l’ONF s’en sert depuis quelques années, à titre d’expérimentation, en forêts de plaine sur sols très sensibles. Avec toujours un seul souci : celui de protéger ces milieux forestiers d'exception.

©Nathalie Petrel / ONF
En forêt de Bellême, cette expérimentation est conduite afin de préserver de précieux éléments de la biodiversité, comme les frayères à truites ou encore, comme sur cette photo, l'Hottonie des marais.

Cette habitante des mares forestières, autrefois commune en Europe du nord, est désormais protégée du fait de sa raréfaction.

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En déplaçant les grumes par câble, l'impact au sol est pratiquement nul.
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A une extrémité de la ligne de débardage en forêt, le câble-mât est monté sur une remorque. A l'autre extrémité, le câble est attaché à un arbre terminal.

Les deux sont haubanés afin de conférer de la stabilité et de la solidité au câble, via des sangles textiles.

©Nathalie Petrel / ONF
Le câble porteur a un diamètre de 22 mm et pèse 2,4 kg par mètre.

Le câble d'attache, qui tracte les grumes, est appelé « cordine tracteur ». D'un diamètre de 12 mm, il résiste à une charge de 13,6 tonnes.

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Pour chaque ligne de câble, une journée est nécessaire pour l'installation et la désinstallation du dispositif.
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L’équipe de câblistes qui s'est déplacée en forêt de Bellême vient des Pyrénées. Forts d’une longue expérience en la matière, Edmond Genin, Stéphane Prat-Bernachot et Pascal Mazjel travaillent avec un des 20 câbles mâts qui existent en France.

Le débardage par câble nécessite une installation complexe et de la main d'œuvre qualifiée.

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L'innovation du système installé à Bellême vient de l'automatisation de la commande du chariot : celui-ci est programmé pour « reconnaître » sa position sur le câble et, par exemple, ralentir tout seul lorsqu'il arrive sur la place de dépôt.

Pour autant, les câblistes peuvent interagir à tout instant sur son mouvement.

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Durant toute la journée, les câblistes veillent au bon fonctionnement du câble.

Ils disposent de fonctions d'arrêt d'urgence et peuvent ajuster finement sa vitesse de déplacement avec leur télécommande.

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Le chariot transporte les grumes placées sous la ligne de débardage, mais la longueur de son câble permet également de déplacer les grumes situées jusqu'à 50 mètres à gauche et à droite de la ligne.
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Le débardage par câble suppose un travail préparatoire minutieux et de longue haleine : Thierry Grudé, agent patrimonial, inspecte avec les bûcherons les parcelles et procède au martelage des arbres.

Il désigne ceux qui seront abattus ou émondés pour faciliter le passage du câble de la prochaine ligne.

©Nathalie Petrel / ONF
Etre bûcheron n’est pas une mince affaire. Un bûcheron possède une solide connaissance des arbres.

Selon la circonférence du tronc, la longueur de la grume, la couronne, la présence ou non d’une fourche, le bûcheronnage se fera de manière différente.

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Parallèlement, les câblistes choisiront les arbres qui serviront de support intermédiaire.

Ensemble, ils décident également de l’emplacement et du tracé de la ligne de câble. Ainsi, ils marquent la forêt pour la préparer à la sortie de ses bois.

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Les bois récoltés sont destinés à de la vente façonnée, ils sont donc quantifiés et qualifiés : c'est le cubage et le classement.

Les grumes sont identifiées et numérotées. En voici une de très belle qualité, qui fait la fierté de l'agent responsable de la coupe.

©Nathalie Petrel / ONF
Ces grumes ont terminé leur trajet de sortie de la forêt.

Elles vont maintenant rejoindre les autres grumes posées au sol.

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Les grumes rassemblées sur la place de dépôt sont à disposition de l'exploitant, qui n'a plus besoin de s'enfoncer dans les parcelles pour aller les chercher.
©Nathalie Petrel / ONF
Quatre parcelles de la forêt domaniale de Bellême doivent être exploitées via cette technique.

Les câblistes spécialisés resteront donc sur place plusieurs mois. Ce processus est plus coûteux que le système terrestre classique. Cependant, les avantages environnementaux sont indéniables en matière de protection des sols, contribuant à la bonne santé des forêts et au maintien de la biodiversité.

©Nathalie Petrel / ONF