Forêt domaniale de Blois : la biodiversité, ça s’entretient !

A l’occasion du mois de la biodiversité 2022, l’Office national des forêts (ONF) vous emmène en forêt de Blois pour découvrir comment ses forestiers protègent la richesse écologique des mares en forêt.

Située aux portes de l’agglomération blésoise, la forêt domaniale de Blois est identifiée comme corridor écologique à préserver. Elle abrite une grande biodiversité, notamment autour de ses mares intra forestières qui constituent un lieu de vie profitant à de nombreuses espèces.

Habitats riches mais fragiles, ces sites font l’objet d’un suivi attentif de la part des agents de l’ONF. Au printemps 2021 ils se sont associés à Loir-et-Cher Nature (LCN) pour réaliser des prospections naturalistes et un inventaire des espèces.

Les conclusions ont établi que le massif forestier possède une véritable richesse en amphibiens avec des salamandres tachetées, des tritons (palmés, alpestres, marbrés et crêtés) et des grenouilles (vertes et agiles).

Une diversité de batraciens intéressante, sans équivalent en Loir-et-Cher, dont on peut se réjouir puisque ces animaux ont un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes. En effet, les amphibiens consomment d’énormes quantités d’insectes et leurs œufs et têtards sont une riche source de nourriture pour les oiseaux. 

Seule la raréfaction de la grenouille rousse inquiète les équipes. Cette espèce emblématique de la forêt de Blois fait donc l’objet d’une surveillance toute particulière.

©ONF
©ONF

Côté insectes, l’ordre des odonates est représenté avec des agrions (délicats, jouvencelles et à larges pattes), des sympetrums (sanguins et méridionaux), des petites nymphes au corps de feu et des aeschnes affines. Communément appelés "libellules", ils sont de bons bio-indicateurs de la qualité des zones humides et de leur richesse. 

La flore spécifique des milieux humides a également été recensée. Une forte présence de saule marsault fait le bonheur des abeilles, puisqu’il fleurit tôt et leur offre la première miellée importante pour nourrir les colonies. La glycérie côtoie l’hottonie des marais et le potamot, participant à l’oxygénation de l’eau et favorisant la faune aquatique.

Enfin, une faune variée vient compléter ce tableau vivant avec des insectes aquatiques (gerris, dytique, gyrin), des papillons attirés par ce milieu ensoleillé, des canards colvert et des sangliers. La présence des sangliers est d’ailleurs à surveiller car ils souillent la périphérie des mares et peuvent engendrer des dommages. Ce qui rejoint une autre mission de l’ONF avec le suivi des plans de chasse pour éviter de trop fortes densités de ces populations.

Une grenouille durant l'inventaire des espèces - ©ONF

Le forestier au secours des milieux humides

Odonate, communément appelé libellule - ©ONF

Sans intervention de l’homme, certaines de ces zones humides ont tendance à se refermer ou à se combler, d’où un risque de dégradation d’habitats riches et une perte de biodiversité. L’ONF intervient alors pour entreprendre des travaux de restauration pour rétablir des conditions favorables aux habitats, à la faune et à la flore, mais également optimiser les déplacements d’espèces au sein du réseau de mares. La fameuse "trame bleue" que constitue l’ensemble des zones humides au sein de la forêt.

Des travaux ont ainsi été menés en automne 2021, avec le soutien financier de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), dans le cadre du plan de relance, volet biodiversité. L’objectif était d’améliorer les conditions d’accueil des espèces sur 10 mares de la forêt de Blois. Les techniciens ont travaillé mare par mare, suivant les contextes propres à chaque site d’intervention, en s’appuyant sur le diagnostic établi au printemps.

Ils ont tantôt amélioré l’arrivée de lumière sur les sites en cours de fermeture grâce à un débroussaillage des abords, tantôt coupé les tiges des plantes semi-aquatiques pour limiter temporairement l’apport de matières organiques. Les profils des berges ont été redessinés en prenant en compte les besoins des espèces. Et des curages partiels de certaines mares ont été pratiqués pour retirer le surplus de vase provoqué par la décomposition des végétaux, évitant ainsi le comblement et la disparition de ces milieux si précieux.

Bien entendu, le suivi se poursuit à Blois comme sur tout le territoire grâce au travail des forestiers et des naturalistes de l’ONF. Renaturation de marais, protection des mares et des cours d'eau, restauration de tourbières, les projets menés pour protéger l’eau en forêt sont nombreux !

Pour aller plus loin, consultez notre carte : Des actions essentielles pour protéger l'eau en forêt avec l'ONF

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