Quand la forêt dépérit : l’ONF sécurise le monastère de Grande Chartreuse
Sécuriser le site du monastère
En Grande Chartreuse, les sapins qui surplombent le monastère sont particulièrement touchés par les effets du changement climatique. Affaiblis par les tempêtes, les sécheresses répétées et le vieillissement, beaucoup sont aujourd’hui morts ou en train de dépérir. Environ cinquante d’entre eux, à cause de leur taille ou de leur proximité avec le mur d’enceinte du monastère, représentent un danger.
Pour garantir la sécurité du site, l’ONF procède depuis début septembre à une coupe des arbres dangereux. A la demande du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) et des monuments historiques, l’opération s’accompagne d’un recul de 15m de la lisère forestière, retrouvant ainsi l’emprise de la prairie du début du XXe siècle. Cette mesure permet également de sécuriser le monastère face aux risques d’incendie.
©ONF
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Un chantier encadré et respectueux du vivant
Le chantier est interdit au public durant toute la durée des travaux, pour des raisons de sécurité. Le sentier du Calvaire sera fermé, mais celui de la chapelle Saint-Bruno restera ouvert.
Une remise en état est toujours prévue à la fin des travaux. Certaines branches issues des bois enlevés, appelées rémanents, sont laissées au sol pour l’enrichir en sels minéraux, nécessaires à la croissance des arbres.
Hors des zones fréquentées, certains arbres morts sont conservés, même tombés, car ils constituent des habitats précieux pour la faune et la flore locales. Cette approche permet de concilier sécurité, valorisation du bois et respect des équilibres naturels.
©Martin DELTOMBE
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Le bois, une ressource locale et renouvelable
Le bois récolté lors de cette opération sera transformé dans les scieries locales. Ressource écologique et renouvelable, il servira à produire charpentes, planches, parquets, emballages, papier ou bois de chauffage. Cette valorisation alimente une filière bois dynamique, pourvoyeuse d’emplois locaux.
Deux grumes seront également utilisées pour créer une sculpture dans le vallon, en hommage à la forêt et à son rôle dans le paysage chartreux.
Et après ?
Les simulations climatiques indiquent que les principales espèces d’arbres de la forêt française seront de moins en moins adaptées à leur zone géographique actuelle. Pour reconstituer le peuplement dépérissant, les forestiers réalisent un diagnostic détaillé afin d'identifier des espèces adaptées au climat futur, en s'appuyant sur les connaissances scientifiques et l'outil ClimEssences.
Au-dessus du monastère, l’ONF accompagnera la régénération naturelle du hêtre par une sélection d’essences prenant en compte les spécificités du sol, du climat à venir, de la réserve en eau et de la biodiversité locale. L’objectif : maintenir une forêt en bonne santé, capable de remplir ses fonctions écologiques (fixation du carbone, biodiversité), économiques (filière bois) et sociétales (accueil du public, patrimoine, paysage).