Forêt domaniale de Montfort : 3 ans après l’incendie

Le 15 octobre, l’Office national des forêts et la Préfecture de l’Eure ont invité les acteurs ayant œuvré contre l’incendie de la forêt de Montfort (Eure) en 2022, sur le site incendié. L’occasion de leur présenter une forêt reconstituée, après 3 années d’étude et travaux menés par l’ONF. Cette reconstitution prend en compte plusieurs aspects dont la nécessité de l’adapter au changement climatique.

3 ans d’étude et de travaux

Dans les semaines qui ont suivi l’incendie, l’ONF a engagé l’exploitation des bois brûlés. 3 700 m³ ont pu être commercialisés auprès de transformateurs régionaux. Deux tiers de ce volume ont été valorisés en bois d’industrie ou bois énergie, et un tiers en sciage.

Cette phase a été suivie par un important travail de réflexion sur la reconstitution du site et de réalisation de travaux pour sa mise en œuvre.

L'étude a pris en compte :

  • le type de sol ;
  • la nécessaire adaptation de la forêt au contexte de changement climatique, au travers du choix des essences, de la diversification de celles-ci, et aussi de la prise en compte de la biodiversité globale au-delà des seules essences : biodiversité faunistique, floristique et paysagère ;
  • la nécessité de pouvoir palier le risque incendie grâce à des bandes non boisées.

Elle a permis d’établir une reconstitution différenciée :

Le site recconstitué après l'incendie est un bel exemple illustrant le concept de forêt mosaïque.

Pourquoi des bandes non boisées ?

La reconstitution du site a été pensé également sous l'angle du risque incendie qui s'accentue. Ces bandes non boisées au travers du peuplement créent des coupures de combustible. Si celles-ci ne permettent pas à elles seules de stopper un incendie, elles contribuent à freiner sa progression et servent de zones d’appui aux pompiers lors d’interventions.

Retour en images sur l'inauguration du site et son histoire

Des plantations vers une forêt plus adaptée au changement climatique

Seuls 5 ha ont pu être régénérés naturellement. Le reste du site a dû être replanté. Le reboisement a débuté au premier trimestre 2025 et se poursuivra à l’hiver 2026-2027. Il s’agit de l’opération centrale du programme de reconstitution.

En raison d'un sol pauvre et caillouteux, 13 essences forestières ont été sélectionnées pour leur résilience face au changement climatique et leur capacité d’adaptation :

  • essences résineuses : pin laricio de Calabre, pin de Salzmann, pin maritime
  • essences feuillues : chêne pubescent, chêne chevelu, chêne tauzin, chêne zéen, chêne liège, alisier blanc, alisier torminal, châtaignier, robinier, tilleul à petites feuilles.

Le reboisement du site en chiffres clés

En certains endroits la pose de clôtures a été nécessaire pour protéger les plants contre les ongulés.

Les 24 ha plantés ainsi que les premiers travaux permettant à cette future forêt de grandir ont été financés à hauteur de 178 000 euros par l’Etat, dans le cadre de France 2030.

Ce nouveau peuplement a été réfléchi pour résister davantage aux sécheresses, maladies et incendies, tout en favorisant la biodiversité et les paysages forestiers. Il faudra désormais plusieurs décennies pour que ce site retrouve un couvert forestier.