Ouest francilien : une croissance encourageante pour l’avenir de nos jeunes plants cette année

Les forêts sont mises à rude épreuve avec le changement climatique qui fragilise les arbres et augmente leur mortalité. Face à ce défi, les forestiers redoublent d’efforts. Quand la régénération naturelle est difficile, les forestiers l'accompagnent en plantant des essences plus résilientes, capables de résister à la sécheresse et aux maladies. Zoom sur le bilan des plantations passées et celles à venir sur le territoire de l’Ouest francilien.

Chaque année, au mois de septembre, les forestiers parcourent les parcelles replantées durant l’hiver précédent afin d’en examiner l’évolution. L’objectif ? Compter. Observer. Évaluer. Car derrière chaque jeune arbre, il y a une promesse : celle d’une forêt qui résiste, qui s’adapte, qui renaît.

Jeune plant « vivant »
Jeune plant « vivant » - ©BG/ONF

Sur le terrain, le verdict se joue à l’œil nu, les forestiers observent chaque plant et les qualifient :

  • Vivants : feuillage présent, voir dense, enracinement solide.
  • Morts : desséchés, cassés, parfois arrachés.
  • Incertains : semblent à la peine, mais tout n’est pas perdu. Le collet, cette zone de réserve à la base du plant, peut encore relancer la croissance.

Entre chaque pas, les jeunes pousses sont classées et comptées selon ces trois catégories jusqu’à obtenir un chiffre assez important pour établir une moyenne de la viabilité des plants.

Comptage dans une parcelle - Forêt de Maubuisson
Comptage dans une parcelle - Forêt de Maubuisson - ©BG/ONF

C’est alors qu'est déterminé le taux de reprise : le baromètre de la réussite. Il mesure la proportion d’arbres qui ont survécu et se sont bien adaptés après leur plantation. Ces données sont calculées par les forestiers à N+1, N+2 et N+5 de la plantation.

Et cette année, les chiffres sont encourageants :

  • 88% de reprise à N+1 (plantations 2024/2025) sur 16 hectares
  • 80% à N+2 (plantations 2023/2024) sur 60 hectares
  • 69% à N+5 (plantations 2020/2021) sur 16 hectares

Des résultats qui montrent que les jeunes arbres tiennent bon, malgré les défis. Il est tout à fait naturel que, cinq ans après la plantation, certaines essences aient disparu ou que le taux de survie initial ait diminué. Mais ce que les chiffres ne disent pas, c’est ce qui s’est passé en silence : de nouvelles essences se sont installées spontanément ! Elles enrichissent la diversité et témoignent de la capacité de la nature à reprendre ses droits, à compléter l’œuvre des forestiers.

Que deviennent les îlots d’avenir ?

Noisetier de Byzance
Noisetier de Byzance - ©ONF

Depuis plusieurs années, l’ONF plante des îlots d’avenir à travers la France pour identifier des essences capables de résister au changement climatique. Ces îlots, de 1 à 2,5 hectares, accueillent des espèces exotiques sélectionnées pour leur adaptation au sol, leur résistance à la sécheresse et aux pathogènes.

Dans l’Ouest francilien, ces expérimentations sont menées depuis quatre ans afin d’évaluer la croissance d’essences initialement absentes du territoire.

Cette année, un nouvel îlot d’avenir va être mis en place en forêt de Saint-Germain, avec du Noisetier de Byzance sur 1 hectare.

L’année dernière, trois îlots d’avenir étaient également plantés, avec aujourd’hui un bon taux de reprise constaté :

Une forêt qui prend racine

Pousse d’un gland, chêne N+5
Pousse d’un gland, chêne N+5 - ©BG/ONF

Et au-delà de N+5 ?

L’arbre devient autonome, enraciné dans son environnement. Il fait désormais partie de la forêt ! Chaque arbre planté est une promesse : celle d’une forêt qui s’adapte, se régénère et se construit dans la durée. Derrière les chiffres et les suivis, il y a l’engagement discret mais essentiel des forestiers, et la force imprévisible de la nature.

Planter la forêt de demain : carnet de bord des forestiers

Jeune plant
Jeune plant - ©BG/ONF

Les plantations ont lieu chaque année de décembre à février et ne sont pas le fruit du hasard. 3 à 4 essences différentes sont choisies pour chaque parcelle. Cette diversité est la meilleure alliée pour une forêt résistante aux aléas du climat de demain.

Sur le terrain, environ 1650 arbres par hectare sont plantés. Ce chiffre peut sembler élevé, mais il tient compte d’une réalité que les forestiers connaissent bien : tous les plants ne survivront pas. Certains seront emportés par la sécheresse, d’autres par le gel ou les animaux.

Infographie - Bilan plantation - ©BG/ONF

La nature ne se limite pas à ce que les forestiers prévoient. En complément des essences plantées, des pionnières comme le bouleau ou l’érable s’invitent spontanément. Elles arrivent avec le vent, les oiseaux, parfois même depuis des graines enfouies depuis des années. Ces cadeaux viennent enrichir la plantation et  lui donnent une autre dynamique.

Et puis, au fil des années, les forestiers observent et éclaircissent. Car une forêt ne se construit pas en un jour. Quand le peuplement devient mature, le nombre de tiges à l’hectare diminue. C’est le moment de choisir, avec attention, quels arbres garder, quels arbres retirer afin de laisser entrer la lumière, favoriser les semis naturels, et surtout, accompagner les arbres d’avenir.