De la forêt à la pépinière : la minutieuse collecte des glands de chêne sessile de Bellême

Cet automne 2025, dans la forêt domaniale de Bellême, les agents de l’ONF procèdent à une collecte bien particulière : celle des glands de chêne sessile, destinés à être replantés dans d’autres forêts françaises. Cette opération, hautement technique, s’inscrit dans un programme national de régénération et d’adaptation des forêts face au changement climatique.

Une sélection rigoureuse sur un site d’exception

La forêt de Bellême a été classée pour la qualité de ses chênes : des peuplements purs, avec une bonne capacité de fructification, cultivés sur un sol et dans un climat particulièrement adaptés. Seuls les glands sans germes ni traces de parasites (non véreux) sont récoltés. Cette exigence garantit des semences saines et un bon potentiel de croissance.

Une fois récoltés, les glands sont pesés, scellés puis expédiés vers la sécherie de la Joux dans le Jura, où ils seront triés, traités et préparés pour être semés en pépinière. Ces jeunes plants seront ensuite utilisés pour reboiser d’autres forêts, parfois éloignées de leur lieu d’origine.

 

Préparer les forêts au climat de demain

Ce travail, qui peut paraître modeste, est en réalité un levier majeur pour la résilience forestière. Le réchauffement climatique rend la régénération naturelle plus incertaine. Les forestiers doivent donc anticiper en plantant des arbres plus résistants, issus de provenances génétiquement robustes.

La collecte à Bellême contribue aussi à une migration assistée : certains plants sont envoyés dans des régions où les conditions climatiques évolueront dans les décennies à venir. Cette stratégie permet de renforcer la diversité génétique et la mixité des essences, deux piliers d’une forêt plus forte face aux maladies, sécheresses et événements extrêmes.

Une sylviculture active pour un enjeu collectif

À l’échelle nationale, ces collectes s’inscrivent dans une approche de sylviculture dynamique menée par l’ONF. Elle repose sur une connaissance fine des peuplements, des sols et des cycles de fructification. Le but : assurer une gestion durable des forêts, tout en les adaptant aux grands bouleversements en cours.

Ainsi, grâce à des opérations comme celle de Bellême, c’est toute une chaîne de compétences et d’engagement qui œuvre au quotidien pour préserver la richesse forestière française aujourd’hui, et pour les générations futures.