Des milieux ouverts en forêt de Cerisy pour préserver les papillons

Une des missions de l'ONF est de préserver les habitats naturels des massifs forestiers publics, tout comme les hôtes qui en dépendent. C'est pour cela qu'en forêt de Cerisy (Normandie), des milieux ouverts ont été créés pour préserver une multitude d'espèces de papillons de jour.

Avec leurs antennes en forme de massue et leurs larges ailes le plus souvent très colorées, les papillons de jour, ou rhopalocères, figurent parmi les insectes les plus appréciés des promeneurs. Dès leur naissance, ils intriguent par leur formidable métamorphose à partir d’une chenille qui, le plus souvent, est aussi pleine d’intérêt pour les yeux.

La plupart de ces insectes ont certaines exigences vitales, quel que soit leur stade. Les chenilles ont besoin d’une quantité de nourriture suffisante, de lieux de refuge ; les adultes ont besoin de plantes nectarifères, de points d’eau, de lieux ensoleillés et protégés du vent, de lieux ouverts pour la parade et l’accouplement, de plages d’herbes hautes... De nombreuses conditions qu'ils retrouvent en forêt et notamment dans les clairières (naturelles ou à l’occasion des coupes d'arbres arrivés à maturité), sur les bordure de route...

Les papillons sont sensibles à la modification de leur habitat. C’est ainsi qu’en forêt et réserve naturelle nationale de Cerisy (Normandie), des actions sont menées par l’ONF pour préserver leurs milieux ouverts. Il s’agit notamment de pouvoir garder ces zones, propices à la sauvegarde de ces insectes.

Ces milieux ouverts sont aussi favorables à de nombreuses autres espèces recherchant le même type d'habitat, les mêmes ressources ou dépendant directement des papillons (prédateurs, parasites …). Tout un réseau alimentaire riche en espèces de fleurs et d’animaux trouve sa sauvegarde dans l’existence de ces milieux ouverts. C’est toute la biodiversité globale de la forêt qui s’en trouve enrichie.

Des milieux ouverts : un écosystème à préserver

En 2015, un réseau de milieux ouverts pérennes a été créé par l’ONF au niveau de la zone nord de la forêt de Cerisy, dans le Bois l’Abbé. Sa superficie : une surface de 18 hectares. L'objectif : conserver la biodiversité liée à ces milieux.

L'implantation durable de ce réseau passe par de nombreux travaux écologiques (coupes...). Cette action s'inscrit dans le cadre du plan de gestion de la réserve de Cerisy axée sur : l'amélioration, puis le maintien des capacités d’accueil du milieu forestier. 

Dans nos forêts de plaine, largement accessibles au public, concilier les divers enjeux d’une forêt est une mission complexe. Le gestionnaire a besoin d’éléments pour comprendre le fonctionnement écologique de son milieu et ainsi le préserver. Les insectes sont un indicateur précieux car ils sont souvent inféodés à des conditions bien précises (plante, ouverture, bois mort …). Leur présence atteste du maintien de ces conditions.

Sébastien Etienne, responsable ONF Manche et Calvados et conservateur de la Réserve naturelle nationale de Cerisy.

Ces milieux ouverts sont de deux types :

Un suivi de l’état de conservation de ces milieux ouverts et de l’impact de leur gestion, est effectué sur la base d’un inventaire des papillons. Ces derniers sont de formidables indicateurs du maintien de ces milieux. L’inventaire est réalisé chaque année par le groupe d’études des invertébrés armoricains (GRETIA), selon une méthode définie avec l’ONF. L’association Curieux de nature a également participé. A ce jour, on dénombre pas moins de 43 espèces différentes de papillons en forêt de Cerisy.

Toutes les études menées sur les papillons ont été financées par la Région Normandie et le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) de l’Union Européenne. Ils ont également permis l’étude d’un autre groupe d’insectes sur cette forêt : les coléoptères saproxyliques.

Les partenaires de l'ONF

Le saviez-vous ?

La forêt domaniale de Cerisy est classée réserve naturelle nationale (RNN) depuis 1976. Elle est une des rares réserves naturelles entièrement forestière en France. Elle bénéficie de ce statut compte tenu de la présence d’une espèce de carabe endémique n’existant nulle part ailleurs dans le reste du monde :  le carabe doré à reflets cuivrés. 

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