Que font ces gros engins en forêt ? Pourquoi ces arbres abattus ? Que va devenir la forêt ? Voilà autant de questions auxquelles a pu répondre Elie Garet, responsable ONF sur le secteur de Barcelonnette-Seyne (Alpes-de-Haute-Provence), jeudi 19 septembre 2019, lors de la visite d’un chantier forestier. Organisée par l’ONF et les acteurs de la Chartes Forestière "Ubaye Serre-Ponçon Pays de Seyne", cette sortie avait pour principal objectif de démystifier cette opération sylvicole souvent décriée.

Composé d’habitants de la vallée venus par curiosité, d’élus, de journalistes et de jeunes du centre éducatif de Barcelonnette - dont certains sont en formation technique sur les métiers du bois-, le groupe était attentif et intéressé aux explications d’Elie Garet sur la gestion des forêts publiques.

Cette dernière est encadrée et s’appuie sur des documents de gestion établis pour une durée de vingt ans. Les récoltes de bois sont planifiées sur la base d’une réflexion qui tient compte de la production biologique de la forêt, des besoins de renouvellement des peuplements, des contraintes techniques d’exploitation, des types de produits utilisables par la filière bois, mais aussi de l’ensemble des fonctions de la forêt comme la protection contre les risques naturels, l’accueil du public, le maintien de la biodiversité.

Muni de casques et de gilets, le groupe s’est rendu sur le lieu de la coupe, à la rencontre d’une abatteuse et d’un porteur en action. Un privilège pour ces visiteurs, car les chantiers forestiers sont strictement interdits au public pour des raisons de sécurité. Il est donc très difficile de se rendre compte du travail des bûcherons. Sur place, Elie a expliqué l’organisation d’un chantier et les différents modes de vente des bois pratiqués par l’ONF, principalement ventes de bois sur pied ou ventes de bois façonnés. Le chantier choisi pour la visite était un chantier de bois façonnés dans un peuplement de mélèze.

La discussion a porté ensuite sur la régénération du peuplement de mélèzes et le devenir des arbres récoltés. Tous ont été vendus à des unités de transformation situées dans le quart Sud-Est de la France pour être transformés en éléments de charpente, en sciages pour la construction et la menuiserie, en lames de terrasse, etc. Les bois non valorisables en "bois d’œuvre" seront orientés vers des producteurs de plaquettes forestières afin d’alimenter des chaufferies collectives locales.

A l’inquiétude de certains devant l’aspect chaotique du site, Elie Garet a précisé que les clauses du contrat imposent à l’entreprise de respecter des règles strictes définies par l'ONF, adaptées au contexte local et de remettre la forêt en état à l’issue de l’exploitation.

Cette expérience est à renouveler, très certainement, pour satisfaire la curiosité des nombreuses autres personnes n’ayant pas pu se libérer ce jour-là.