Grande America : l'ONF poursuit la surveillance du littoral

Si aucune trace significative de pollution n'a été localisée à ce jour sur les côtes françaises suite au naufrage du Grande America le 12 mars dernier, des arrivées diffuses de boulettes d'hydrocarbures sont toujours envisageables. En coordination avec les autorités locales, l'ONF reste en alerte.

« Dans le cadre de la gestion courante de l'ONF sur le littoral, nous pouvons être amenés, en réponse aux sollicitations des communes et des préfectures, à surveiller l'arrivée de polluants sur les plages », explique Loic Gouguet, coordinateur technique national pour la mission dune à l’ONF. Depuis le 12 mars 2019, le naufrage du cargo italien Grande America à 333 kilomètres au large de La Rochelle fait craindre aux autorités françaises l'arrivée des nappes d'hydrocarbures sur la façade atlantique. En effet, sa cargaison contenait plus de 1 000 tonnes de matières dangereuses. 

Si la préfecture de la Charente-Maritime exclut aujourd'hui tout risque d'une marée noire sur les côtes françaises, des boulettes de pétrole sont toujours susceptibles de toucher le littoral. « Nous restons vigilants », poursuit le forestier.

Le dispositif de lutte antipollution maintenu sur le littoral

Dans le golfe de Gascogne, les opérations de lutte antipollution sont toujours en cours. Mercredi 27 mars, deux bateaux - le VN Sapeur et le Rhône - chargés de récupérer les produits polluants déversés en mer suite à l'incendie et au naufrage du Grande America, sont arrivés au port de la Rochelle pour décharger les produits qui doivent être traités par la société spécialisée Séché Urgences Interventions (SUI). À ce jour, ni les observations satellitaires de l'EMSA (Agence européenne pour la sécurité maritime), ni les vols conduits par la Marine nationale et la Douane française n'ont pu identifier de pollution significative sur le front atlantique.

Pourtant, « malgré les moyens engagés et les efforts déployés depuis trois semaines », précise le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) dans un communiqué, « la totalité du polluant n'a pas pu être récupérée en mer ». En réaction, les équipes de l'ONF en Vendée, en Charente-Maritime, en Gironde et dans les Landes, mobilisées sur la gestion des dunes et la protection du littoral, restent en alerte. Si le processus de crise n'a pas été enclenché, un système de veille a été mis en place par la Direction territoriale Centre-Ouest Aquitaine de l'ONF afin que les personnels concernés disposent des mêmes consignes sur l'ensemble du territoire.

©ONF

Des consignes pour agir en toute sécurité

Depuis le naufrage du navire le 10 mars dernier, les forestiers de l'ONF ont établi un « état zéro des plages ». « Nous surveillons l'évolution des dunes, décrivons l'état des plages et réalisons des relevés des traits de côte afin de décrire l'état des milieux avant l'arrivée potentielle de polluants », détaille Loic Gouguet.

Afin de garantir la sécurité de tous les usagers et la sauvegarde de la biodiversité, les forestiers sont aussi chargés d'alerter, faciliter les interventions et conseiller les autorités locales. Les 19 et 20 mars 2019, deux premiers cas d'oiseaux victimes du fioul du navire ont été retrouvés sur des plages basques et landaises.

Contre la pollution, soyons tous mobilisés

En cas de découverte d'oiseaux mazoutés, de conteneur(s) ou de plaques de fioul, l'ONF rappelle à ses équipes et aux promeneurs l'importance de contacter les services de police et de gendarmerie, ou le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS).

  • SDIS Vendée : 02 51 45 10 10
  • SDIS Charente-Maritime : 05 46 00 59 09
  • SDIS Gironde : 05 56 17 59 10
  • SDIS Landes : 05 58 51 56 79
     

Le récit du naufrage

Le 10 mars 2019, le navire de commerce italien Grande America est en proie aux flammes dans le Golfe de Gascogne, au large des côtes françaises. Le cargo, qui partait de Hambourg (Allemagne) pour rejoindre Casablanca (Maroc), coule deux jours plus tard, alors qu'il se trouvait à 263 kilomètres au sud-ouest de la pointe de Penmarc'h (Finistère). Il repose désormais à 4 600 mètres de profondeur.

Les 27 passagers à bord de ce navire de 214 mètres ont tous été évacués, sains et saufs. À bord de ce navire de 214 mètres, 45 conteneurs répertoriés comme contenant des matières toxiques. Deux nappes d'hydrocarbures, dont une d'une dizaine de kilomètres, dérivent en mer. En réaction, les départements de Gironde et de Charente-Maritime placent leurs services en état de "pré-alerte" pour anticiper la possibilité de pollution des côtes françaises. L'ONF est l'un des partenaires de ce dispositif.