Pin d’Alep et bois de construction : une belle promesse pour la région méditerranéenne

Très présent sur le littoral méditerranéen, le pin d’Alep recouvre 223.000 hectares en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 30.000 hectares en Occitanie. Sa récente classification en bois de construction ouvre de nouvelles perspectives à la filière forêt-bois.

Le pin d’Alep a acquis ses lettres de noblesse. Depuis avril 2018, cette essence typique des forêts littorales méditerranéennes est entrée dans la catégorie des bois de construction. "Elle peut désormais être utilisée pour les charpentes traditionnelles et industrielles, les ossatures bois et la construction en lamellé-collé", énumère Julien Bochet, adjoint au responsable commercial bois de la direction territoriale Midi-Méditerranée à l’ONF.

Dans le jargon forestier, le pin d'Alep a été intégré à la norme NF B52 001 des bois de structure. Concrètement, cela ouvre de nouvelles opportunités pour la filière forêt-bois en Méditerranée. Avant cela, le pin d’Alep trouvait des débouchés principalement dans l’industrie de la pâte à papier, la production d’énergie et le bois d’œuvre de catégorie palette. 

Le 12 juillet 2019 à Marseille, les professionnels de la filière forêt-bois ont mis le pin d’Alep à l’honneur, lors d’une journée organisée par France Forêt Provence-Alpes-Côte d’Azur et Fibois Sud.
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Aux origines de la normalisation

À l’automne 2012, l’association France Forêt Provence-Alpes-Côte d’Azur a sollicité la Direction régionale de l’Alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF). Dès 2011, elle œuvrait à faire reconnaître le pin d’Alep comme bois de construction. Ce projet a ensuite été rejoint notamment par la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR). Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a été le principal financeur de cette valorisation du pin d’Alep avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le pin d’Alep est roi dans les forêts du sud de la France. En forêt privée et publique, cette essence recouvre 223.000 hectares en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et 30.000 hectares en Occitanie. "On le trouve aussi dans la Drôme, en Ardèche et dans la vallée du Rhône. Sur la zone littorale méditerranéenne, c’est même l’essence première devant le chêne vert", assure Julien Bochet. Ce bois court, d’une quinzaine de mètres maximum et parfois tordu par le vent, affectionne les climats chauds.

Mais ce potentiel et cette certification ne suffisent pas. Il faut désormais que la filière forêt-bois prenne en compte cette nouvelle opportunité. Et face au pin d’Alep, la concurrence est rude : "Les essences comme les pins, les épicéas, les sapins et les douglas sont très ancrés dans les habitudes de construction, avec des coûts moindres", explique Julien Bochet qui déroule pourtant son argumentaire en faveur du pin d’Alep :

  1. C’est un bois local, qui peut désormais être mieux valorisé par les propriétaires forestiers dans une économie en circuit-court et qui évite l’importation.
  2. Ce bois a obtenu le classement C24. C’est-à-dire qu’il peut être utilisé à des fins multiples : charpente traditionnelle, industrielle, ossature bois, lamellé-collé… comme pour le Douglas. Le pin maritime ne dispose pas de cette reconnaissance.

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