De Verdun aux Landes, l’ONF et la Régiorail acheminent du bois scolyté aux usines EGGER

Les sécheresses répétées et la crise des scolytes ont entraîné des coupes sanitaires de nombreux arbres dans le Grand Est. Que faire de ces épicéas qui inondent le marché ? Découvrez un exemple de débouché - les panneaux de construction – et toute une organisation logistique.

Le changement climatique met en péril les forêts françaises, les crises sanitaires se multiplient. Il s'agit d'une véritable tempête silencieuse qui a entraîné, en particulier dans la Meuse, une crise du scolyte dans les peuplements d'épicéas. Dans le Grand Est, de nombreuses coupes ont dû être effectuées pour limiter l’expansion de cet insecte ravageur de l’épicéa. Afin de valoriser ce bois qui arrive en excédent sur le marché local, l’ONF, en collaboration avec la Régiorail, va transporter du bois scolyté en train depuis la gare de Verdun, direction les usines de transformation du bois EGGER situées dans les Landes.

Cette opération a démarré le 19 novembre 2019, avec un premier convoi exceptionnel de 26 wagons, soit 700 tonnes de bois. Elle illustre la réorganisation du marché pour approvisionner les régions en déficit de bois. "Depuis quelques années, les régions de l'Ouest de la France manquent de bois à couper car les forêts sont encore en pleine régénération suite à la tempête de 2009. D’ordinaire, la production est destinée au marché local mais, dans le cas présent avec la crise des scolytes, la situation exige des ajustements", expliquait Aymeric Albert, chef du département commercial bois à l'été 2019 dans cet article.

 

©ONF/Carine Duret

La crise des scolytes en chiffres...

Au total, 40.000 m3 de bois seront livrés en une année, à raison de deux convois par mois. Idéalement située entre la Meuse et les Ardennes, la gare de Verdun est adaptée au chargement du bois et permettra une optimisation du transport.

Dans les Landes, les usines EGGER transformeront ce bois scolyté en particules (bois de trituration ou broyé). Ces dernières seront ensuite agglomérées pour la création de panneaux utilisés dans la construction. Il s’agit d’un débouché parmi d’autres pour les peuplements d’épicéas du Grand Est, dont la valeur d'usage se trouve aujourd'hui nécessairement déclassée.

Exceptionnelle et liée au contexte de crise, cette opération a nécessité la coordination des équipes de l’ONF, de Régiorail mais aussi des usines EGGER. La grande force de l’ONF a été de mettre en place ce flux logistique, d’arriver à coordonner l’ensemble de l’action en garantissant aux usines EGGER un approvisionnement pendant 12 mois.

Damien GALLAND, directeur de l’agence de Verdun.

A Verdun et dans les Ardennes, les épicéas en souffrance

A Verdun, il existe un peuplement historique d’épicéas, replantés sur le champ de bataille après la première guerre mondiale. Essence plutôt montagnarde, l'épicéa a subi de plein fouet la crise des scolytes, aggravée par la sécheresse. 

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©ONF