La continuité écologique dans les forêts domaniales des Pays de la Loire

Depuis 2015, l’ONF des Pays de la Loire, avec le soutien financier de l'Agence de l'eau (AE) Loire-Bretagne et de la Région des Pays de la Loire (via les contrats régionaux de bassins versants), œuvre à la restauration de la continuité écologique des cours d'eau dans les forêts domaniales de la région. Ces mesures favorisent la biodiversité, l’une des missions portées par l’ONF, premier gestionnaire d'espaces naturels en France.

La continuité écologique, on en parle ?

Un petit cours d'eau qui serpente en forêt
La forêt joue un rôle primordial en matière de préservation de la qualité de l’eau et pour en réguler l’écoulement - ©Mickael Riccordel / ONF

Le Code de l’environnement (article L.211-1) identifie le rétablissement de la continuité écologique au sein des bassins hydrographiques comme l’un des objectifs de la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. La notion de continuité écologique recouvre tous les échanges et les circulations qui permettent le bon fonctionnement des hydrosystèmes.

Dans le cadre de l’application de ce même Code, tous les obstacles à la continuité écologique doivent être effacés ou corrigés pour favoriser la libre circulation des espèces et faciliter le transport naturel des sédiments.

Et dans les forêts domaniales des Pays de la Loire ?

Depuis 2015, avec le soutien financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et du Conseil régional des Pays de la Loire, l’ONF a réalisé pour près de 120 000 € (HT) de travaux dans les forêts domaniales de la région pour le rétablissement de la continuité écologique. Plusieurs obstacles avaient été préalablement identifiés par les services de l’Etat (Agence française pour la biodiversité, anciennement Onema), en collaboration avec les équipes de l’ONF, sur plusieurs massifs de la région. C’est ainsi que sont concernées par des opérations de restauration de continuité : en Sarthe, les forêts de Sillé, Perseigne et Bercé ; en Vendée, les forêts du Bocage et de Mervent ; et en Loire-Atlantique, le Gâvre.

En 2019, de nombreux travaux vont encore être réalisés, notamment sur le Gâvre (44), Bercé (72) et Perseigne (72).

Favoriser la biodiversité

Ces travaux ont pour but de permettre une libre circulation de la faune piscicole et astacicole (écrevisses) ainsi qu'une libre expression de la dynamique sédimentaire sur des cours d'eau tous situés en tête de bassin versant. Les principales espèces qui bénéficient de ces travaux sont : la Truite fario (Salmo trutta fario), la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), l'Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) et le Chabot (Cottus gobio). Ces 3 dernières espèces sont inscrites à l'annexe II de la Directive Habitat Faune Flore et l'Écrevisse à pieds blancs est également sur la liste rouge des espèces menacées en France (catégorie vulnérable).

Exemple de travaux réalisés dans la forêt domaniale de Sillé en 2018

2018 a vu l’achèvement d’importants travaux sur les bassins versants du Lombron et de l’Orthe en forêt domaniale de Sillé. Ces travaux hydrauliques ont permis de corriger 15 obstacles, favorisant ainsi l’accès à plus de 15 kilomètres de cours d’eau comme zone de pontes (frayères) pour les espèces piscicoles citées précédemment. Ces espèces ont besoin d’une granulométrie (sable, gravier) particulière que l’on ne trouve souvent que dans les ruisseaux en têtes de bassin et sont, de plus, exigeantes en termes de qualité d’eau (absence de polluants, bonne oxygénation de l’eau, etc.).