Mesurer la teneur en eau des végétaux pour évaluer leur niveau de sensibilité aux incendies
Alerte : massifs forestiers interdits et risques d'incendies en raison de la canicule
Le préfet a annoncé la fermeture de 14 massifs forestiers sur 26, avec "interdiction stricte" d'y pénétrer. Une interdiction partielle de travaux a été prise dans sept autres massifs, où les travaux sont autorisés uniquement en matinée. - En savoir plus
Durant tout l'été, et sur près d’une centaine de site en France, des végétaux sont prélevés par les agents de l'ONF pour mesurer leur taux d'humidité et connaître ainsi le degré de sècheresse de la végétation. Ces résultats permettent de compléter les données de Météo France afin de calculer un niveau de danger incendie. Ces données sont indispensables pour dimensionner le dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêt.
Les mesures sont effectuées par des dizaines d'opérateurs du réseau hydrique, répartis sur la zone de défense et de sécurité sud, suivant un protocole développé par l'INRA et mis en œuvre par l'ONF depuis 1996.
Le prélèvement sur le terrain
En pleine garrigue, le chargé d’étude DFCI à l'ONF prélèvent des échantillons de ciste cotonneux et de romarin. Afin d’obtenir un échantillonnage représentatif de la placette, il prélève une vingtaine de feuilles de ces 2 espèces, tous les 2 mètres environ, en suivant une trajectoire circulaire sur la zone.
©Jade Solère / ONF
©Jade Solère / ONF
©Jade Solère / ONF
©Jade Solère / ONF
Le protocole prévoit de prélever un bouquet de 12 à 15 grammes qui est placé ensuite dans un récipient numéroté et daté. L'échantillon est alors pesé, mis à l'étuve à 60° pendant 24 heures pour être séché puis pesé à nouveau. On en déduit ainsi la quantité d'eau perdue et donc la teneur en eau avant séchage.
Depuis 2023, un nouveau protocole a été ajouté pour observer le niveau de mortalité des végétaux. Pour cela, plusieurs végétaux de la même espèce sont balisés sur le secteur des prélèvements. Il s'agit alors de constater l'aspect général de sécheresse du végétal balisé sur la base de l'observation (état des branches et feuilles...). L'agent présente ensuite son diagnostic : aspect peu, moyen ou très sec. Avant de quitter le site de prélèvement, il faut également relever la quantité d’eau présente dans le pluviomètre.
©Léa Penades / ONF
Balise posée sur une branche de chêne kermès
©Jade Solère / ONF©Jade Solère / ONF
La mise en étuve dans les locaux de l'ONF
De retour dans les bureaux de l’ONF à Aix-en-Provence, les échantillons du jour sont mis en étuve. Une nouvelle pesée est réalisée grâce à une balance puis les échantillons sont placés à 60° en étuve. Après 24h de séchage, une nouvelle pesée a lieu. Le résultat donnera la quantité d’eau perdue et donc la teneur en eau de l'échantillon avant séchage.
©Léa Penades / ONF
©Léa Penades / ONF
Ces données permettent d’apporter un complément aux prévisions de danger réalisées par Météo-France. Les résultats sont centralisés par l’agence d'Aix-en-Provence qui en fait l’analyse et diffuse un bulletin avec carte de synthèse, tableaux et pages de commentaires au Centre zonal opérationnel de crise (CeZOC) de la sécurité civile de Marseille, ainsi qu’à de nombreux partenaires dans les préfectures et Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) de la zone.
Ces prélèvements sont effectués tous les mardis sur une cinquantaine de sites répartis sur l'ensemble de la zone sud. Les résultats sont disponibles les mercredis dans l'après-midi.
Depuis 2023, ce réseau existe également en zone de défense Sud-Ouest et depuis 2024 en zone de défense Ouest.