©Paul Tourneur / ONF

La grande Histoire des forêts (#Episode 2) : la naissance d’un cordon forestier pour consolider les dunes sur le littoral atlantique

De Louis XIV à nos jours, retour sur les grandes campagnes de plantations forestières en France. Découvrez les grands travaux passés et présents effectués sur tout le cordon littoral pour préserver les dunes, les forêts et les habitants, par les forestiers de l'Office national des forêts (ONF).

Au XIXe siècle, à la même époque que les reboisements de restauration des terrains en montagne (RTM), d’importantes plantations sont entreprises sur le littoral atlantique pour stabiliser les dunes et bloquer l’engloutissement des territoires. Après plusieurs essais de plantations à la fin du XVIIIe siècle, le décret impérial du 14 décembre 1810 ordonne aux propriétaires forestiers d’ensemencer les dunes.

A défaut d’initiative privée, l’Etat s’est substitué partout où la dune devait être fixée. Tout le long de la côte, des boisements sont effectués sur plusieurs tronçons allant du sud de la Bretagne jusqu'au Pays Basque, dont une majorité en Aquitaine.

Avant 1810, les forêts domaniales de La Coubre (Charente-Maritime), d’Olonne (Vendée), de Mimizan (Landes), et bien d‘autres encore, n’existaient donc pas ! Plus qu’un besoin, la fixation du cordon dunaire par la végétation était une nécessité dans ces zones où trop souvent des villages ont été ensevelis par le sable lors de tempêtes à la fin du XVIIIe siècle.

Depuis 1862, la gestion de 380 km de cordon dunaire est confiée à l'Administration des Eaux et Forêts puis, depuis 1966, à l’Office national des forêts, qui poursuit le travail de ses prédécesseurs au service de l’environnement et des populations.

Pourquoi du pin maritime lors du reboisement ?

Au moment de la fixation du cordon dunaire littoral, la végétalisation est apparue comme le système le plus fiable. Au plus près de la mer, c’est l’oyat qui a été utilisé. Plus en retrait, il était primordial de miser sur une essence déjà présente par îlots, dont on connaissait les capacités à s’adapter aussi bien à l’air et au climat marin, qu’au sol pauvre et sableux.

Pionnier dans ce milieu complexe, le Pin maritime est apparu comme une essence répondant à cette exigence, en plus de disposer d’un double intérêt économique. "Au-delà de son bois, le Pin maritime est plébiscité à l’époque pour sa résine, exploitée par la technique du gemmage jusqu’au milieu du XXe siècle. Aussi, la facilité de sa semaison représentait-elle un avantage considérable", explique Loïc Gouguet, chargé de mission littoral national à l'ONF.

La forêt sur le littoral

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