“Entre FNE et l’ONF, une rencontre indispensable”

Partenaires depuis dix ans, l'Office national des forêts (ONF) et France nature environnement (FNE) ont signé une nouvelle convention-cadre le mercredi 11 décembre 2019.
Entretien avec Hervé Le Bouler, responsable des questions forestières à FNE

FNE et l’ONF sont partenaires depuis 2009. Quel est l’enjeu de cette nouvelle collaboration actée entre les deux organismes ce jour ?

Les objectifs sont multiples. Nous souhaitons agir ensemble autour de trois axes majeurs : la prise en compte du changement climatique, la crise de la biodiversité et le développement des relations avec la société, de plus en plus en intéressée par les questions forestières. Ce partenariat est aussi synonyme de dialogue puisqu’il vise à entretenir et à renforcer les liens entre l’ONF et nos associations sur l’ensemble du territoire.

Comment appréhendez-vous les actions menées par les équipes de l’ONF au service de la biodiversité ?

En matière de connaissance de la biodiversité, l’ONF possède l’un des "outils" les plus puissants en France grâce à l’existence d’un immense réseau de naturalistes.  Il y a certainement à nouer de plus grands partenariats entre les naturalistes de nos associations et les forestiers de l’ONF. De nombreuses actions sont déjà menées en ce sens, comme sur le territoire Alpin par exemple avec des démarches très structurées autour des forêts anciennes.

Comment s’articulent les actions menées par FNE et l’ONF ?

Les missions de ces deux organismes sont très complémentaires. L’ONF est le plus grand gestionnaire d’espaces naturels en France métropolitaine et en Outre-mer. Il gère les forêts publiques et possède une organisation et une structure extrêmement puissante sur le terrain. De son côté, FNE est la plus importante des ONG environnementales avec 900.000 adhérents et 3.000 associations réparties partout en France. L’ONF et FNE, c’est donc une rencontre indispensable. Au cœur de nos préoccupations communes : garantir l’avenir des forêts dans une logique "multifonctionnelle" où enjeux écologiques, sociétaux et économiques sont liés. Aujourd’hui, le grand public s’intéresse de plus en plus aux questions forestières et nous constatons tous un besoin urgent de renforcer ce lien avec la société dans son ensemble.

Concilier enjeux écologiques et enjeux économiques liés à la production de bois, est-ce possible selon vous ?

Cette conciliation est indispensable. La biodiversité est un des éléments garantissant la résilience des forêts. C’est un fait scientifique : il faut s’appuyer sur la nature pour assurer la pérennité de ces espaces. Cette idée n’est pas nouvelle, mais elle prend de plus en plus d’importance. La gestion durable, c’est un ensemble. Il faut protéger les forêts contre les effets négatifs du changement climatique et garder toute leur potentialité, que ce soit en termes de paysages, de biodiversité et de fixation de carbone. De façon indissociable, il faut aussi garantir une production et un approvisionnement en bois d’œuvre pour assurer la transition écologique de notre société. C’est un équilibre subtil, mais nécessaire comme l’ont rappelé récemment les experts du GIEC !

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