Fresnicourt-le-Dolmen : un site préhistorique inédit

En forêt d’Olhain, dans le Pas-de-Calais, la découverte récente d’une enceinte du Néolithique grâce aux données LIDAR fait actuellement l’objet d’études tant elle semble remarquable par l’excellent état de conservation de ses reliefs.

Une travail d'observation et d'interprétation d'une couverture LIDAR effectuée en 2019, réalisé par les équipes de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), a révélé l'existence d'un site archéologique important dans la forêt domaniale d'Olhain, sur le rebord du plateau.

Cette enceinte de forme circulaire a une emprise de plus de 25 hectares. Datant d’environ 4 000 ans avant J-C, ce site présente les caractéristiques d’une enceinte néolithique à fossés interrompus. Il est remarquable par le niveau de conservation des reliefs de fossés et de talus régulièrement interrompus pour former des systèmes d’entrées (plusieurs de ces entrées sont encore nettement observables).

Les relevés Lidar révèlent les vestiges néolithiques - ©ONF

Mise en place d’un nouveau plan de gestion

La vocation forestière du site, qui semble assez ancienne au vu des peuplements forestiers présents et des cartes historiques, est en grande partie responsable de ce bon état de conservation qui confère au site de Fresnicourt-le-Dolmen un intérêt scientifique et patrimonial majeur.

La zone de l’enceinte se situe au cœur d'un enjeu fort de production de bois et d’accueil du public. En effet, au centre de l’anneau existent un arboretum et une aire d’accueil, point de départ de plusieurs boucles pédestres et VTT qui traversent l’anneau.

Les tracés des activités actuelles superposés aux vestiges

Afin de définir les mesures adaptatives de gestion pour préserver au maximum l’intégrité de la structure sans empêcher la gestion sylvicole courante, le site a fait l’objet de visites conjointes des services de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), et de l’Office national des forêts (ONF).

Les mesures de gestion vont s’articuler en deux niveaux :

  • les mesures qui concernent les règles de sylviculture à proprement parler : maintien de l’état boisé pour éviter l’érosion et l’enfrichement ; préservation des fossés et talus par l’enlèvement des arbres de gros diamètre…
  • et celles qui concernent les techniques d’exploitation et de travaux sylvicoles : rationalisation de la circulation des engins d’exploitation ; protection de l’intégrité des fossés, talus et portes d’entrée en évitant toute circulation de machines sur les reliefs…

En attendant le classement de protection du site au titre des monuments historiques,  toutes les équipes de l’agence Nord et Pas-de-Calais de l'ONF sont fortement impliquées dans la préservation de ce vestige exceptionnel.

La découverte de ce site est le fruit d'une collaboration fructueuse entre les différents organismes d'Etat. Sa préservation sera elle aussi l'occasion de mettre les expertises de tous au service de la protection de cette découverte majeure.

Laurent Renouf, Chef de projet aménagement, Direction territoriale Seine-Nord.

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