L’ONF étudie et restaure les mares de la Colle du Rouet

Les mares temporaires constituent des zones humides d’une grande importance écologique, particulièrement dans les milieux forestiers méditerranéens. L’Office national des forêts (ONF) étudie ces mares, qui sont nombreuses sur le secteur de la Colle du Rouet (Var). Objectif : réaliser des travaux de restauration de ces habitats, indispensables à la survie de certaines espèces menacées.

Reportage de France 3 Provence Alpes

©Sophie Accarias, France 3 PACA

Les mares de la Colle du Rouet dans le Var, sont encore en bon état de conservation, mais très fragiles car soumises à de nombreuses menaces : périodes d’assec de plus en plus marquées (en raison du changement climatique), comblements, tassements par le piétinement du bétail ou le passage de véhicules, déchets et pollutions diverses… De plus, maquis et pinèdes ont tendance à prendre le dessus, diminuant la surface de ces zones inondées.  

De nombreuses espèces animales dépendantes de ces milieux sont menacées. Plus particulièrement, c'est le cas pour deux espèces fragiles:

  • le pélobate cultripède, un amphibien également appelé "crapaud à couteau", classé "vulnérable" par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) ;
  • la cistude d’Europe, une petite tortue d’eau douce, classée "quasi menacée" par l’UICN.

En images, les deux espèces en danger...

L’objectif de l’Office national des forêts (ONF) est de comprendre le rôle et le fonctionnement des mares de la Colle du Rouet, de les restaurer mais aussi de les relier entre elles grâce à des travaux facilitant les déplacements. Dans leur langage technique, les forestiers parlent de gestion de la végétation et de création de mares relais pour constituer des corridors écologiques. Ces interventions, réalisées principalement au bénéfice du Pélobate cultripède et de la Cistude d’Europe, profiteront plus largement à toutes les espèces dépendantes des milieux humides.

Le saviez-vous ? La "trame turquoise"

Lacs, ruisseaux, tourbières, mares… les forêts abritent de nombreuses zones humides et participent donc à la "trame turquoise" (espace fonctionnel nécessaire à la bonne expression de la biodiversité aquatique et humide). Afin de protéger ces milieux à fort enjeu environnemental, les forestiers de l’ONF adaptent leur gestion forestière. Objectif : parvenir à un équilibre "forêt-eau", indispensable au bon fonctionnement de ces écosystèmes.

Une flore et une faune très riches

Au niveau de la réserve biologique de Catchéou où se situent ces mares, on dénombre 137 espèces de végétaux vasculaires (pourvues de vaisseaux pour la circulation de l'eau). Parmi elles, un nombre tout à fait remarquable d’individus appartenant à 14 espèces protégées au niveau national et 6 espèces protégées au niveau régional.

Pour la faune, plusieurs espèces remarquables ont été recensées, notamment 7 espèces de reptiles : cistude d’Europe, couleuvre de Montpellier, couleuvre vipérine, lézard des murailles, lézard ocellé, lézard vert, tortue d’Hermann. Et aussi, sept amphibiens : pélobate cultripède, pélodyte ponctué, grenouille agile, rainette méridionale, crapaud calamite, grenouille rieuse, crapaud commun.

Une mare cupulaire, un habitat remarquable pour la faune. - ©Nathalie Durand/DR.

Un projet de trois ans

Ce projet est réalisé dans le cadre de l’initiative "Eau et biodiversité" , lancée en 2019 par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, en partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, la communauté d’agglomération dracénoise et plusieurs acteurs de locaux de l’environnement. Démarré fin novembre 2019, il devrait aboutir fin 2022. Après une première phase de recensement, de description et d’analyse physico-chimiques des mares en 2020, les travaux de restauration commenceront en 2021 et se poursuivront en 2022.

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