2019, un bilan très positif pour les réserves biologiques

L'actualité de création et d'extension des réserves biologiques a été riche en 2019. Cette contribution majeure de l'ONF à la stratégie de création d'aires protégées augure de fructueux projets lors du renouvellement de cette politique en 2020.

Pour l'Office national des forêts, l'année 2019 s'est terminée avec deux projets de création de réserves biologiques très différents et complémentaires, approuvés par le Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Il s'agit de la réserve biologique dirigée (RDB*) de la forêt communale de la Feuillie (Manche) et la réserve biologique intégrale (RBI*) de la forêt domaniale de la Belle Plinier (Savoie). 

Ces deux sites s'ajoutent aux trois autres projets de réserves biologiques ayant abouti en 2019 : la RBI de la forêt départementale de la Comté (Puy-de-Dôme), la RBI des gorges de Trévans (Alpes-de-Haute-Provence) et la RB mixte (RBD et RBI) de Longegoutte-Géhant (Vosges).

RBD* et RBI*, quelles différences ?

Créées spécifiquement dans des forêts relevant du régime forestier et gérées par l’Office national des forêts, les réserves sont de deux types :

  • Les réserves biologiques dirigées (RBD) sont des espaces dans lesquels une gestion conservatoire active est menée au profit d'espèces ou d'habitats naturels rares et vulnérables en particulier par l'entretien de milieux ouverts : landes, pelouses, tourbières, mares. Au cas par cas, les autres activités humaines (sylviculture, circulation du public, chasse...) peuvent être restreintes en fonction de leur compatibilité avec les objectifs de la réserve.
  • Les réserves biologiques intégrales (RBI) sont des espaces dans lequels la forêt est laissée à sa libre évolution. Il n'y a plus d'exploitations, les seules interventions autorisées concernent les études, la sécurisation d'itinéraires ouverts au public, l'élimination d'espèces exotiques, la régulation des ongulés par la chasse en l'absence de prédateurs naturels. Ces réserves constituent de précieux témoins de l'évolution naturelle de la forêt.

Les deux derniers projets de réserves biologiques approuvés

RBD de La Feuillie. - ©Nicolas Drapier/ONF

Située dans le Cotentin, la réserve biologique dirigée de la forêt communale de la Feuillie va préserver un très bel ensemble de milieux ouverts de landes et de tourbières.

Elle vient couronner un partenariat ancien entre la commune, l'ONF, le Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement du Cotentin.

RBI de La Belle Plinier. - ©Nicolas Drapier/ONF

La réserve biologique intégrale (RBI) de la forêt domaniale de la Belle Plinier se trouve en Maurienne, entre 1800 et 2700 mètres d'altitude, et comporte une belle forêt de mélèzes et de pins cembro.

Cette réserve a une originalité à la différence de la plupart des forêts domaniales (et donc de la majorité des RBI) : il ne s'agit pas de forêt ancienne (issue d'une longue continuité historique de l'état boisé) mais d'une forêt reconstituée depuis la fin du XIXe siècle dans le cadre de la Restauration des terrains en montagne (RTM). Après un siècle d'interventions minimales, la forêt a acquis de très intéressantes caractéristiques de naturalité.

Vers une nouvelle “stratégie aires protégées"

De 2009 à son échéance fin 2019, les réserves biologiques ont apporté une contribution majeure à la stratégie nationale de création d'aires protégées (SCAP). Dans le cadre des contrats Etat-ONF successifs et, depuis 2012, de la mission d'intérêt général "Biodiversité" confiée à l'ONF par le ministère chargé de l'environnement, ce sont en moyenne cinq dossiers de création par an qui ont été soumis au Conseil national de la protection de la nature, auxquels se sont ajoutées des extensions de réserve biologiques existantes. Au total, sur la décennie, ce sont 50 créations de réserves biologiques et 15 extensions qui ont été réalisées, en forêts de métropole ou des départements d'Outre-mer.

Actuellement en cours d'élaboration, la nouvelle Stratégie nationale aires protégées, appelée à succéder à la SCAP, doit être validée par le gouvernement durant le premier semestre 2020 en vue de sa présentation au Congrès mondial de la nature de l'UICN à Marseille en juin. Grâce notamment au réseau des réserves biologiques, l'ONF est associé aux groupes de travail de cet important projet. Dans le cadre du prochain contrat Etat-ONF, les réserves biologiques devraient pouvoir de nouveau apporter une importante contribution à cette nouvelle stratégie nationale, structurante pour la protection de la nature pour la décennie à venir.

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