Boom des compensations environnementales et du mécénat dans les forêts de l’Aisne et de l’Oise

Nous le savons, les forêts rendent de nombreux services aux populations et aux territoires, le plus souvent gratuitement. Un des objectifs de la stratégie nationale de l’ONF 2021-2025 vise à faire reconnaitre et développer le financement de ces nombreuses fonctions environnementales. L’agence de Compiègne s’est ainsi engagée fortement sur cette action qui commence à porter ses fruits.

Grâce à leur fort potentiel, les forêts domaniales de l'Aisne et de l'Oise s'inscrivent dans une dynamique qui leur permet d'accueillir les différents projets de partenaires externes.

Quelques exemples de concrétisation récentes

Le grand projet de construction du canal à grand gabarit Seine Nord pour augmenter le fret fluvial de gros tonnage vers le Nord de l’Europe doit compenser les impacts négatifs sur les espèces et habitats forestier et de zones humides. C’est dans ce contexte que la société du canal Seine Nord Europe (SCSNE) s’est rapprochée de l’ONF pour imaginer et accueillir des mesures adaptées et conformes aux avis des autorités environnementales.

L’engagement est concrétisé via une convention pluriannuelle de 330 000 € HT pour la mise en œuvre de mesures compensatoires en forêt domaniale d’Ourscamp : création de mares forestières, restauration de mégaphorbiaies, de ripisylves et de lisières forestières, création de boisements, mise en place d’ilots de vieux bois, aménagements de micro-habitats en faveur de la faune, lutte contre les espèces exotiques. L’ensemble des mesures prévoient des suivis naturalistes adapté aux enjeux.

Exemple de mare forestière. - ©Elise Michaud/ONF
Ramassage collaboratif de graines d'orme lisse. - ©ONF

L'orme lisse fait de la résistance

Par ailleurs, dans cette même forêt d’Ourscamp, une très belle population d’ormes lisses adultes et de grosses dimensions a résisté à la graphiose, champignon ayant décimé les différentes espèces d’ormes. Grâce à un soutien de 23 530 € de l’Occitane en Provence®, l’ONF et le Conservatoire botanique national de Bailleul se sont associés pour récolter des graines et élever des plants au sein d’une pépinière conservatoire. Une opportunité à suivre pour repeupler et diversifier les habitats forestiers alluviaux et humides, à partir de cette « souche résistante » d’orme lisse, très belle espèce forestière emblématique de ce type d’habitats et historiquement plus répandue.

Un biopont pour la faune et la flore

Autre exemple de mécénat, le gestionnaire d’autoroute SANEF est chargé d’installer et d’assurer l’entretien d’un biopont au-dessus l’A1 pour connecter les forêts d’Ermenonville et de Chantilly. Les travaux pour construire l’ouvrage ont démarré en novembre 2021 et seront livrés en mai 2023. L’ONF qui a participé aux réflexions et études amont au sein du collectif pour les bio corridors picards, vient de conclure une convention d’entretien de l’ouvrage avec la SANEF pour un montant de 140 000 € HT sur 10 ans. Ce corridor répond à un double objectif : rendre possible les déplacements de la grande et petite faune locale et reconnecter les forêts et le réseau de landes à callune et des pelouses acides spécifiques et réparties de part et d’autre de ces forêts sableuses.

Début des travaux du biopont. - ©Laure Gautier/ONF

Des plantations labellisées bas carbone

Dernier exemple, l’agence de Picardie est engagée avec l’agence études dans la mise en œuvre des plantations labellisées bas carbone. Ce dispositif du ministère de la transition écologique a pour mission de contribuer à l’atteinte des objectifs climatiques de la France. Il permet de quantifier et certifier des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de séquestration carbone. L’ONF, en qualité de gestionnaire des forêts publiques dispose d’un large choix de sites pouvant accueillir des financements d’entreprises désireuses de s’inscrire dans le dispositif.

Ainsi en 2022, ce sont environ 100 ha qui ont été proposés et signés pour 700 000 € HT afin de reconstituer des parcelles ayant dépérit dans les forêts domaniales de La Haye-D'Aubenton, Samoussy, Saint-Gobain et Ourscamp. La Présidence française de l’Union européenne, la Compagnie des Alpes qui gère le parc Astérix dans l’Oise, le fabricant de chips Intersnack (qui a racheté Vico, basé à Vic-sur-Aisne), Michelin, Aesio Mutuelle et CMS Avocat se sont ainsi engagés à compenser 20 000 tonnes de CO2 induites par leurs activités en plantant ces forêts.

Plantations bas carbone en forêt d'Ourscamp - ©Oonagh Godfrey/ONF
Financement
700000
Reconstitution
100
ha
Compensation
20000
tonnes de CO2

Nous sommes très heureux de ces premiers résultats très encourageants et supérieurs à nos attentes pour cette première année de mise en œuvre du dispositif. C'est un travail collectif qui porte ses fruits au-delà de nos espérances.

Bertrand Wimmers, Directeur de l'agence ONF de Compiègne