L’ONF au service de la commune de Mostuéjouls pour la gestion post-incendie

Au cours de l’été 2022, un important incendie a parcouru une superficie de l’ordre de 1300 hectares sur le causse de Sauveterre, à la limite de l’Aveyron et de la Lozère. A la suite de cet événement, l’ONF est venu assister la commune de Mostuéjouls.

Face à l’ampleur de ce chantier d’une nature inédite pour l’agence Aveyron, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne de l’ONF, un diagnostic et une expertise post-incendie ont été réalisés avec l’intervention de l’agence Défense des forêts contre les incendies (DFCI) de la direction territoriale Midi-Méditerranée.

Le chantier d’exploitation et la valorisation des bois brûlés

Rapidement, la coupe des arbres incendiés s’est avérée un préalable au renouvellement des peuplements sinistrés et à la restauration du paysage. La solution d’une exploitation en bois façonné s’est imposée, d’autant plus motivée par la nécessité de maîtriser le déroulement des travaux au regard des nombreux enjeux identifiés sur le territoire. L’exploitation des bois a été confiée à deux entreprises locales de travaux forestiers de décembre 2022 à juillet 2023.

Au total, 6 100 m3 de bois ont été commercialisés auprès de quatre clients en contrats d’approvisionnement, pour l’essentiel sous la forme de produits destinés à la trituration (pâte à papier), au bois énergie et à l’industrie des panneaux. Une partie des bois a fait l’objet d’un tri qualitatif permettant de valoriser les produits en sciage de qualité palette.

La préservation du patrimoine végétal

L’incendie a créé un impact visuel durable sur un relief caractéristique des Grands Causses qui a touché principalement des peuplements de pin sylvestre. Cette région naturelle bénéficie d’ailleurs de divers statuts de protection et d’un classement au titre de l’Unesco. Le patrimoine archéologique est particulièrement représenté dans le périmètre des travaux, avec une densité importante de tumulis à préserver.

©Guillaume Bessigneul / ONF

Compte tenu des enjeux, l’organisation et la gestion du chantier initié par l’ONF, ont nécessité une large concertation avec les principaux acteurs du territoire dont le Parc naturel régional des Grands Causses, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et le service départemental d’archéologie. De même, une convention de passage a été instaurée avec la commune du Massegros pour l’utilisation d’une voirie communale par les grumiers.

L’espoir d’un retour à la normale

Vautour moine - ©Lucie Bouchereau / ONF

Le diagnostic a également permis de mettre en avant les enjeux environnementaux du site fortement influencés par la proximité des gorges du Tarn, classées en site Natura 2000. Ce lieu étant marqué par la présence d’habitats d’intérêt communautaire accueillant de grands rapaces, dont le vautour moine qui niche préférentiellement dans les arbres. En effet, l’incendie ayant calciné des nids présents sur le site, la question de leur potentiel retour s’est posée.

L’intervention forestière ne semble pas les avoir impactés davantage car un retour de trois couples vers cette zone a été constaté.

Pour plus d'informations sur le Vautour moine

Le bilan positif du chantier

Sur le  plan technique, l’organisation, le suivi du chantier et le respect des consignes d’exploitation par les prestataires ont permis de traiter la majeure partie des zones incendiées, hormis les secteurs les plus escarpés et non accessibles aux engins, tout en préservant les éléments patrimoniaux.

Sur le plan économique, l’ONF a mené une recherche active et permanente en cours de chantier pour obtenir la meilleure valorisation possible des différents produits, ce qui a eu pour effet de doubler la recette nette prévisionnelle.

En marge de cette restitution, les échanges avec les élus ont permis d’identifier des pistes d’amélioration, notamment en matière de communication et d’information durant la phase chantier. Mme le Maire a exprimé son entière satisfaction quant au travail accompli par l’ONF et remercié l’ensemble des intervenants.