En forêt domaniale de Russy, nouvel aménagement rime avec dialogue forêt-société
Et le 22 juin dernier, une réunion publique a été organisée pour permettre à tout un chacun de rencontrer les gestionnaires forestiers, de découvrir cette forêt, ses spécificités, son avenir et de poser des questions.
Espace d’échanges proposé aux élus, associations, usagers de la forêt, riverains, curieux et détracteurs, la réunion a rassemblé environ 70 personnes et s’est très bien déroulée.
Jean-Noël Chappuis, maire de Saint-Gervais-la-Forêt et Catherine Bony, adjointe en charge de l’environnement et du cadre de vie, ont accueilli les participants et ouvert la réunion.
Puis c’est Yann Vandebeulque, responsable de l’unité territoriale appuyé par les techniciens forestiers Aurélie Ferté-Ledemé et Christian Saubesty, qui a pris la parole pour une présentation exhaustive de l’ONF, de ses missions et de la forêt domaniale de Russy.
Cette forêt de 3 238 hectares, couvrant sept communes au cœur du bassin de la chênaie ligérienne, présente des enjeux élevés dans les trois composantes de la gestion forestière multifonctionnelle :
- peuplements de chêne de qualité en futaie régulière pour le volet économique ;
- secteurs très fréquentés du public, axes routiers à fort trafic la traversant (interface avec l’aire urbaine de Blois), proximité de monuments historiques et captages d’eau potable pour le volet social ;
- zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 et 2, une réserve biologique dirigée (RBD), une cinquantaine de mares, une trame de vieux bois qui s’étoffe et des espèces patrimoniales reconnues pour le volet environnemental.
Cette réunion a été aussi et surtout l’occasion de se tourner vers l’avenir avec des projections sur l’évolution du climat sur le territoire et le risque que cela représente pour l’essence Chêne, historiquement présente dans le Val de Loire. Un préambule indispensable pour comprendre le futur aménagement avec ses objectifs de gestion et tout particulièrement le choix fort de réaliser 114 hectares de plantation (en plus de la régénération naturelle) avec des essences nouvelles en vue d’adapter la forêt au changement climatique. Le public a ainsi découvert des essences de chêne plus méridionales (pubescent, vert) ou continentale (de Hongrie), le pin de Salzmann, le Tilleul à grandes feuilles ou encore le Cèdre de l’Atlas.
Enfin, l’unité territoriale a abordé le sujet de la lisière nord de la forêt en bordure de la commune de Saint-Gervais-la-Forêt. Ce secteur, où l’état sanitaire des peuplements en place est très préoccupant, revêt un enjeu paysager tout particulier puisque la construction de 260 logements y est prévue d’ici 2026, avec vue directe sur le massif de Russy.
Yann Vandebeulque s'est montré rassurant :
Même si les paysages vont changer car il y a des impératifs liés à la gestion et au changement climatique, ne retenez qu’une chose : les forestiers de l’ONF ne suivent qu’un objectif, celui de perpétuer la forêt pour les générations futures.
Si cette réunion constitue le point d’orgue du travail d’élaboration d’aménagement, la communication va se poursuivre dans les prochains mois avec la commune de Saint-Gervais-la-Forêt au sujet de l’Aubépin. Des communiqués de presse seront diffusés et des points d’information sur le terrain à destination des Gervaisiens seront organisés.