Un hiver en forêt
La coupe des bois
D'octobre à fin février, les ouvriers forestiers (de l'ONF et des entreprises locales partenaires) sont à pied d'œuvre en forêt. Ces agents, vous les croiserez peut-être lors de vos balades, ou les entendrez sûrement au loin le bruit de leurs machines. En sécurisant les chantiers, ils veillent à votre sécurité. Leur mission : couper les arbres préalablement marqués, au marteau ou à la peinture, par les techniciens forestiers territoriaux lors de l'opération de martelage.
Les raisons de cette coupe d'hiver ne sont pas laissées au hasard. À cette époque de l'année, la forêt est en sommeil, la sève n'alimente plus les branches des arbres, il n'y a plus de bourgeons, les feuilles tombent... C'est donc la période idéale pour agir tout en respectant le cycle naturel de l'arbre.
Le saviez-vous ? Il existe différents types de coupes en fonction de l'âge et de l'état des peuplements. Éclairage sur les coulisses de la gestion forestière :
La coupe de première éclaircie
Pour grandir, les jeunes semis ont besoin d'espace et de lumière. Dans le cas d'un peuplement riche et trop serré, ces derniers ne peuvent plus se développer correctement. On pratique alors ce type de coupe pour réduire la densité des arbres et laisser les jeunes arbres respirer.
La coupe d'amélioration
Six à dix ans après la première éclaircie, les forestiers interviennent à nouveau pour favoriser la croissance des plus beaux arbres. En application du plan d'aménagement forestier, les forestiers choisissent les essences qu'ils souhaitent privilégier dans une parcelle et coupent les arbres qui freinent la croissance des plus beaux spécimens. En fonction des essences, la parcelle peut compter de 80 à 200 arbres par hectares.
La coupe de régénération
Arrivés à maturité (à partir de 60 ans pour le pin et jusqu'à 200 ans pour le chêne), les arbres sont récoltés : c'est la coupe de régénération. Cette intervention permet de valoriser économiquement les bois et de régénérer la forêt. En coupant les arbres mûrs, on apporte de la lumière au sol et on libère l'espace nécessaire au développement de jeunes semis. La relève est ainsi assurée !
La coupe sanitaire
Contaminés par la présence de champignons et autres parasites, l'écorce de certains arbres se décolore, se fragilise, le pied de l'arbre s'affaisse... Il est urgent d'agir ! L'enjeu pour les forestiers : garantir la sécurité des promeneurs en forêt et éviter la contamination sur les arbres voisins.
Et la biodiversité, dans tout ça ?
Pendant le martelage, le forestier s'assure que les espèces animales qui nichent dans les arbres ne soient pas mises en danger par l'intervention des bûcherons et ouvriers sylviculteurs. En présence d'un nid ou d'animaux dans les arbres, ils ont pour consigne de ne pas intervenir. Ils peuvent également marquer ces arbres à conserver pour la biodiversité.
Le bois façonné
Très prisé par les industriels, le bois façonné est l’un des deux modèles de vente proposés par l’ONF. De la coupe à la commercialisation du bois, l’ONF mobilise son savoir-faire au service de la production d’un matériau de qualité, qui répond aux exigences de ses clients.
Dans les forêts publiques gérées durablement par l’ONF, le bois peut être vendu "sur pied" ou "façonné". Le client fait exploiter lui-même les arbres qu’il a préalablement achetés. Le technicien forestier territorial (TFT) s’assurera seulement que l’ensemble des tiges achetées par le client a été exploité dans le respect de l’environnement et du reste du peuplement.
Pour le bois façonné, c’est une toute autre histoire. L’ONF exploite lui-même les bois avant de les commercialiser. Les équipes de l’ONF interviennent à chaque étape de l’exploitation, de l’encadrement des bûcherons jusqu’à la présentation des bois pour leur commercialisation.
Qu'il soit destiné à faire du parquet, des panneaux ou une charpente, l'arbre ne sera pas coupé et façonné de la même manière par les équipes de l'ONF.
On découpe les bois selon les longueurs et diamètres précisés dans un cahier des charges établi par les commerciaux des services bois. Ensuite, on extrait les bois de la parcelle, puis on les dépose sur les places de dépôts, en bordure de route ou dans les parcs à grumes.