En Pays de la Loire, des ilots d'avenir naissent en forêt !

Créée à l’initiative de plusieurs ONG, la Journée mondiale du climat est célébrée le 8 décembre ! A cette occasion, l'Office national des forêts (ONF) des Pays de la Loire fait le point sur les ilots d'avenir qui seront plantés à l'hiver 2021-2022. Ces plantations expérimentales sont destinées à prévenir les effets du changement climatique en testant de nouvelles essences forestières plus résilientes sur le territoire.

En Pays de la Loire, dans le cadre des plantations 2021/2022, plus de 12 hectares (soit près de 17 500 plants) seront dédiés aux îlots d’avenir, des plantations expérimentales menées par l’ONF pour tester la résilience de certaines essences innovantes (cèdre de l’Atlas, séquoia toujours vert, chêne pubescent, copalme d’Amérique, etc.) sur nos territoires. Objectif : tester et disposer d’une palette d’essences plus large face aux effets du changement climatique et prévenir au mieux ses impacts sur notre patrimoine forestier…

A l’occasion de la Journée mondiale du climat du 8 décembre, partez à la découverte des grands enjeux climatiques des forêts d'aujourd'hui et de demain avec l'exemple de la forêt domaniale de Milly, en Maine-Loire, qui accueillera ses premiers ilots d'avenir cette année !

Chênes pubescents en attente d'être plantés... Demain prend racine aujourd'hui ! - ©ONF

17 500 plants pour renforcer l’avenir de la forêt

Les sécheresses successives mettent à l’épreuve les forêts françaises. En créant des "îlots d’avenir", l'Office national des forêts (ONF) cherche à connaître les essences qui demain sauront résister aux climats plus chauds et secs… Sur la saison de plantations 2021 / 2022 : 12 ha de plantation, plus de 17 000 plants sur les forêts domaniales du Gâvre (44), de Chandelais (49), de Monnaie-Pontmenard (49) ou encore de Milly (49) !

C’est à travers ces expérimentations que les forestiers préparent un laboratoire à ciel ouvert pour donner des clefs d’actions aux forestiers du futur. Les îlots d’avenir sont un dispositif unique en France. Situés en pleine forêt, ils vont permettre de recueillir, sur une diversité d'essences, des données sur la croissance des arbres, leur mortalité éventuelle, leur adaptation au terrain, au climat...Ces analyses constituent un apport précieux pour les choix de gestion sylvicole !

Aujourd’hui, nous mettons en place une expérience qui permettra à un forestier dans le futur de mieux répondre au défi du changement climatique. Les arbres vont faire l’objet de mesures et d’observation tout au long de leur croissance. Ces données seront utiles aux forestiers et aux chercheurs pour guider les choix futurs.

Corentin Levesque, responsable Unité Territoriale Loire-Atlantique et Maine-et-Loire à l'ONF

Des essences venues du Sud plus adaptées à la sécheresse ? En forêt domaniale de Milly par exemple, en Maine-Loire, 8 hectares seront plantés par les forestiers de l’ONF dans le cadre de ce programme national, en mélangeant diverses essences forestières notamment du chêne pubescent (Quercus pubescens), un chêne peu connu mais déjà présent sur le territoire.

Il y a aura, aux côtés de ce feuillu d’autres essences expérimentales pour le territoire, comme le cèdre d’Atlas (Cedrus atlantica), le copalme d’Amérique (Liquidambar styraciflua) ou encore le séquoia toujours vert (Sequioa sempervirens). Sur une surface totale de 885,87 ha, seuls 8,2 ha serviront de terrain d'expérimentation "ilot d'avenir", soit près de 11 250 plants de 4 essences forestières en mélange, dont 3,2 ha en chêne pubescent.

Quels sont les autres ilots d’avenir en Pays de la Loire sur 2021/2022 ?

En Loire-Atlantique, la forêt domaniale du Gâvre va accueillir son premier ilot d'avenir sur 1,5 ha, 2 200 plants de séquoia toujours vert. En Maine-et-Loire, en plus de Milly, les forêts domaniales de Chandelais (1,1 ha – 1650 plants de séquoia toujours vert) et de Monnaie-Pontmenard (1,5 hectares – 2250 plants de cèdre d’Atlas) sont concernées par ce même programme d'expérimentation.

La pépinière ONF de Guémené-Penfao, un atout

Le Pôle national des ressources génétiques forestières (PNRGF) de Guémené-Penfao (44), en Pays de la Loire, assure actuellement 3 missions principales :

  • la conservation de la biodiversité forestière,
  • l’étude de l'adaptation des forêts aux changements climatiques,
  • et enfin l'amélioration et la création de variétés, le tout en partenariat avec les instituts nationaux de recherche, les acteurs de la filière forêt bois, ainsi que les collectivités du territoire.

Trois sites similaires existent en France au total pour couvrir la grande diversité des essences et des usages de la forêt française. Ces trois pépinières ont été intégrées à l’ONF il y a 8 ans, rattachés précédemment à la DRAAF. Le site de Guémené-Penfao s’étend sur 30 hectares et travaille sur les feuillus de plaine principalement.

Les pépinières portent une activité de première nécessité. L’objectif poursuivi est en effet fondamental : améliorer la génétique forestière en créant de nouvelles variétés, grâce notamment au croisement des plus beaux arbres d’une même espèce.

Le cœur de notre métier, c'est de préparer la forêt aux contraintes du changement climatique et de l'aider à s'adapter.

Olivier Forestier, responsable de la pépinière ONF de Guémené-Penfao.

Dans le cadre du programme national d’ilots d’avenir, la pépinière est naturellement partie prenante... C’est également en ce sens que la pépinière, en partenariat avec les collectivités, vient de créer à la Chapelle-Heulin (44) un verger à graine dédié à une essence hybride sur 8 ha de pins maritimes - un croisement de pins en provenance des Landes et de Corse - et créera très prochainement, en partenariat avec l’Etat cette fois-ci, un verger à graine de chênes pubescents de 10 ha. Ces initiatives contribueront activement à la fourniture de plants mieux adaptés pour le futur des forêts… Demain prend racine aujourd’hui !

Quelques chiffres...

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