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Repères En Lorraine, une forêt où résonnent les tumultes de l’histoire

La déprise agricole

L'histoire de la Lorraine est marquée par des occupations successives, suites de périodes d'essor démographique ou, au contraire, de reflux.

Les périodes de prospérité s'accompagnent de défrichements. C'est le cas dès l'antiquité romaine, durant laquelle de nombreuses routes sont tracées. Puis de grands défrichements sont menés spécialement aux XIIe et XIIIe siècles avec les créations monastiques et à la Renaissance. La guerre de Trente Ans marque un coup d'arrêt à ce mouvement.

Le XXe siècle connaît des phases de déprises agricoles, au profit de la forêt. C'est d'abord la disparition du vignoble lorrain avant la guerre de 14, par l'effet conjugué du phylloxera, de l'essor industriel et de l'annexion allemande ; puis, dans les années 50, la diminution de l'agriculture de montagne et de l'exode rural.

L’emprise industrielle

Très tôt, la forêt joue un grand rôle dans les activités industrielles de la Lorraine. Salines, mines, verreries, forges, plus tard cristalleries et faïenceries, exigent de très grandes quantités de bois feuillus comme source d'énergie. Après la guerre de Trente Ans, la conception moderne de la propriété privée est établie, au détriment des droits usagers collectifs.

Les résineux sont favorisés par le Fonds forestier national à partir des années 50 car leurs débouchés augmentent (pâte à papier, bois de mine, reconstructions d'après guerre...), mais ne sont pas toujours installés en station et posent parfois des problèmes paysagers (épicéas des vallées vosgiennes).

Les "gueules" cassées de la forêt

Après la guerre de 1870, une partie de la Lorraine est annexée par l'Allemagne (quasi-totalité de la Moselle, partie nord-est de la Meurthe-et-Moselle et quelques communes des Vosges).

Les conséquences de cette occupation sont encore importantes de nos jours avec, par exemple, l'application de la loi locale (issue du droit allemand) en Moselle et, notamment, de la loi locale de chasse. L'influence de la sylviculture allemande se fait encore sentir aujourd'hui.

Sur le plan forestier, les forêts portent aujourd'hui encore les stigmates des deux derniers conflits mondiaux.

Théâtre d'affrontements militaires, la Lorraine comprend des zones entières où les arbres sont suspects de mitraille et avec le boisement de la "zone rouge" : zones dévastées notamment par les bombardements, les champs des mines et de munitions non explosées (environ 17.000 ha de forêts).