Avec 138 essences d'arbres, la forêt française compte près de 3/4 des essences présentes en Europe. Une diversité qui s'explique par la variété des milieux et offre une précieuse richesse aux sylviculteurs. A chaque essence, son bois et ses particularités qui les destinent à des usages précis.
A chaque région ses essences dominantes
Des forêts plus ou moins diversifiées
Les forêts du nord-est de la France et du Massif central sont les plus diversifiées. À l'opposé, le massif landais est un grand massif de peuplements monospécifiques de pin maritime.
Feuillus ou résineux, un facteur de diversité
« En règle générale, il y a plus de diversité d'essences d'arbres dans un forêt feuillus que dans une forêt résineuse. Cette ségrégation résulte surtout de l'action de l'homme dans le mode de création des forêts : de nombreuses forêts de résineux sont créées par plantation et par construction monospécifique. Alors que les forêts feuillues sont plus souvent renouvelées par régénération naturelle », poursuit Antoine Kremer.
Le chêne : un quart du volume de bois français
Le bois de chêne est dur et de densité élevée. D'ailleurs, le bois des feuillus est généralement plus lourd que celui des résineux. Apprécié des sculpteurs, le bois de chêne est avant tout un bois très employé par les charpentiers, les menuisiers et les ébénistes. Il résiste également bien à l'eau d'où son utilisation en construction navale. Il produit ainsi notamment des parquets, des charpentes, des meubles massifs ou des placages, ou encore des traverses de chemin de fer. On en fait également des tonneaux car il peut être fendu pour donner des douelles étanches. Les tonneaux en chêne sont très recherchés pour la vinification, en raison de la présence de tanins qui contribuent au goût du vin.
Le mot de Régis Bibiano, expert national Aménagement forestier
Une gestion qui s’adapte à la variété des essences forestières
"La gestion forestière doit être adaptée aux essences présentes dans les peuplements. La vitesse de croissance et la longévité des arbres varient selon les essences, lesquelles ont des besoins différents en lumière et résistent plus ou moins à la concurrence au sein des peuplements.Le premier choix de gestion consiste à définir le diamètre (et donc l'âge) auquel on voudra exploiter les plus gros bois pour régénérer le peuplement. En forêt publique, cet âge peut varier, selon les essences, de 60 à 180 ans.Le second choix de gestion est celui du « traitement », lequel est caractérisé par le mode de renouvellement du peuplement : renouvellement par rejets de souche pour le taillis, lequel produit du bois énergie ou d'industrie ; renouvellement par semis ou par plantation pour la futaie, laquelle permet de produire du bois d'œuvre (sciages, placage, merrain)."